L’Association Formation Développement Ruralité (AFDR) met en œuvre dans la Boucle du Mouhoun le projet Résilience Communautaire (ResCom). Son objectif est de contribuer au développement et au renforcement de la résilience communautaire au sein des ménages agropastoraux. Après trois ans de mise en œuvre, le changement est perceptible chez les partenaires bénéficiaires. C’est le cas, par exemple, de Sawadogo Salamata, une déplacée interne de Fara, province des Balé, région de la Boucle du Mouhoun. Focus !
Sawadogo Salamata, devant son étal de vente de condiments
Au cours de l’année 2020, Sawadogo Salamata a dû fuir son village de Bilgo, commune de Tougouri, région du Centre-Nord, avec sa famille à cause de l’insécurité. Elle et les siens ont trouvé refuge à Fara. Heureuse d’avoir survécu aux exactions terroristes, sa joie fut de courte durée. Elle est arrivée sans nourriture ni ressources. Elle se rappelle comme si c’était hier : « Je suis arrivée à Fara les mains vides. Je n’avais que mon souffle de vie. Pourtant, j’ai 16 personnes à ma charge. Pour survivre, j’étais obligée de mendier. Parfois, j’empruntais auprès de bonnes volontés. J’ai aussi travaillé dans des champs agricoles. Chaque jour de culture me rapportait 1000 F CFA. C’était pénible », poursuit-elle. La vie était dure pour elle et les membres de son foyer. Elle était désespérée. Après ces mois de souffrances, elle retrouvera l’espoir auprès de l’AFDR, à travers le projet Résilience Communautaire (ResCom). « L’AFDR est venue au bon moment avec ResCom. Elle a mis à ma disposition du cash de 30 000 F CFA. Immédiatement, je suis allée au marché. J’ai payé du maïs, du sel, de la potasse et des condiments. Ce jour-là, c’était la fête à la maison. Nous avons pu nous offrir un bon repas », se remémore-t-elle, toute heureuse.
Après avoir redonné le sourire à dame Salamata, l’AFDR a travaillé à la rendre autonome. Comme Activité Génératrice de Revenu (AGR), elle a choisi le commerce. Pour cela, l’AFDR l’a dotée de 04 paniers, d’une bâche bleue, d’un emballage vide et d’un fonds de roulement de 25 000 F CFA. C’est le début d’une nouvelle vie pour elle. « Quand j’ai obtenu la dotation, je suis allée au marché. J’ai acheté de l’oignon, des feuilles de baobab, du sel, des bouillons et de l’huile. J’ai commencé à vendre. Petit à petit, mon commerce a pris », narre-t-elle. Chaque mois, elle réalise un bénéfice net d’au moins 20 000 F CFA. « Avec cet argent, je maintiens mon commerce. Je m’occupe de mon ménage. Je nourris ma famille. Je m’occupe de leurs soins. J’assure la scolarité des enfants et bien d’autres choses… », explique-t-elle.
Le potager de dame Salamata lui permet d’avoir une alimentation équilibrée
L’AFDR lui a permis d’intégrer un groupe d’Association Villageoise d’Épargne et de Crédit (AVEC). Dans son groupe, Salamata Sawadogo en est la présidente. Elle raconte : « Nous nous rencontrons chaque jeudi. Je dirige les activités. Chaque membre apporte sa cotisation. Nous sommes tous solidaires des uns envers les autres. Chacun peut venir emprunter dans notre caisse pour réaliser ses activités et rembourser plus tard. »
Le génie créateur de dame Sawadogo ne s’arrête pas là. En plus de son commerce et de son groupe AVEC, Salamata a aménagé un jardin potager bio à côté de sa maison. Elle y produit des légumes comme des tomates, des concombres, des aubergines…
Cette activité, en plus de renforcer son commerce, contribue à une alimentation diversifiée de son ménage et renforce ses revenus.L’appui de l’AFDR a été décisif pour elle. Sawadogo Salamata témoigne : « Avec le projet ResCom, je me suis relevée. Je suis devenue une personne autonome et créatrice de revenus. Épanouie grâce à l’AFDR et ses partenaires, elle remercie l’AFDR, sa bienfaitrice, ainsi que les partenaires DRC et SNV pour leur accompagnement. Je salue également l’ambassade du Royaume du Danemark pour avoir financé ce projet. Grâce à cette aide, j’ai retrouvé goût à la vie. Mieux, je suis autonome et surtout résiliente. »