Falou est un village de la commune de Arbollé, province du Passoré, région du Nord. Il est situé à seulement 7 kilomètres du chef-lieu de la commune. Séparé par un ravin, en saison des pluies, la bourgade est coupée du reste du monde quand il pleut. L’eau de pluie envahit régulièrement le passage. Elle empêche ainsi tout trafique sur la route. Cet état de fait, constitue un goulot d’étranglement pour les riverains. Pour cause, ils ne peuvent pas avoir accès aux services sociaux de bases que sont le centre de santé, le marché et l’administration publique.
Pour le chef du village de Falou Naaba Karfo, c’est la croix et la bannière pour rejoindre Arbollé et autres lieux pendant l’hivernage. Il explique : « quand il pleut, s’il y a une réunion à Arbollé ou ailleurs, on ne peut pas y aller. L’eau emporte des gens ». Il poursuit « La dernière fois, c’est grâce à mes populations qu’un homme n’a pas été emporté. Il a crié et les gens sont sortis l’aider à s’en sortir. L’année dernière, une personne est morte, emportée par l’eau ». C’est dire donc que la situation est très difficile.
Elle accouche à la maison par manque de route
Le ravin en saison des pluies constitue un danger permanent pour les populations . C’est un fardeau qui pèse sur leur tête. Ouédraogo Pousbila, 35 ans confesse ses déboires : « Nous avons des difficultés pour emprunter la route en période d’hivernage. Pourtant, Nous n’avons pas un autre lieu pour nos soins que Arbollé ». Elle poursuit : « une fois, j’étais enceinte. Quand le travail a commencé, on m’a pris pour aller au CSPS à Arbollé. Ce jour, il a plu. Quand on est arrivé au ravin, l’eau avait occupé les lieux. J’étais obligée de faire demi-tour pour venir accoucher à la maison avec tous les risques possibles ». La main sur le menton, l’air triste, dame Pousbila ajoute que si un enfant tombe malade, c’est aussi un problème. Il faut attendre que le niveau de l’eau baisse, sinon elle risque d’emporter toute personne qui ose s’aventurer sur ces lieux.
La route n’est pas un danger seulement pour les populations du village de Falou. D’autres villages souffrent le martyr. 07 villages dépendent de la voix pour se rendre à Arbollé et autres lieux situés avant le ravin. Tindoure Zoeyandé, ressortissant de Bingo explique « notre village est situé à 9 kilomètres de Arbollé. Si nous avons un malade, on ne peut pas y aller. Si nous avons quelque chose à faire à Arbollé, on ne peut pas y aller à cause de l’eau. L’eau nous cause des soucis et nous ne sommes pas contents. Nos femmes en travail ne peuvent pas aller accoucher au CSPS de Arbollé. C’est pour ça que nous appelons à l’aide ».
Pour l’heure, les populations riveraines n’ont qu’un souhait. Il s’agit de voir la voie réparée. Pour cela, ils ont tourné leur regard vers l’Association Formation Développent Ruralité (AFDR) et ses partenaires (SNV, DRC). Pour soulager ces milliers de personnes, l’AFDR a entrepris des actions de réparation. Ceci, à travers le projet ResCom. Ce projet appuis les acteurs du secteur agrosylvopastoral pour une amélioration de la sécurité alimentaire et l’accès au marché rémunérateur. Un accent particulier est également sur l’assistance des PDI et des populations vulnérables pour une amélioration des moyens d’existence des populations cibles du projet. Mais compte tenu de la situation, les bénéficiaires en saison de pluie ne peuvent ni écouler ou acheter des produits du fait de l’occupation de la voie par l’eau. Ce qui impacte négativement les bénéficiaires du projet. Tout comme les populations, l’AFDR a foi que cette souffrance relèvera dans peu de temps, d’un long mauvais souvenir.