Le présent numéro du Bulletin Vénégré met en lumière la Fondation Strømme. Cette organisation est un grand partenaire de l’Association Formation Développement Ruralité (AFDR). Dans cet article, le coordonnateur pays nous parle de la Fondation Strømme. Présente au Burkina Faso depuis 2006, Cyriaque Yelemou juge le bilan des activités satisfaisant. Interview !

Cyriaque YELEMOU, Coordonnateur pays de la Fondation Strømme au Burkina Faso

Bulletin Vénégré: Présentez-vous aux lecteurs du bulletin Vénégré

Je réponds au nom de Cyriaque YELEMOU, Coordonnateur pays de la Fondation Strømme au Burkina Faso

Racontez-nous l’histoire de la fondation Strømme

La Fondation Strømme est une ONG norvégienne de développement créée en 1976 dont le siège est à Kristiansand en Norvège. Elle couvre trois régions dans le monde : l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique de l’Est et l’Asie. Elle est intervenue aussi en Amérique latine jusqu’en fin 2018.

En Afrique de l’Ouest, le siège régional de la Fondation Strømme est situé à Bamako. Les pays couverts sont le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Dans notre région, la Fondation a débuté ses activités au Mali en 1984 dans le cadre de la lutte acridienne, puis dans les années 1990, elle s’est réorientée vers l’éducation (alphabétisation et scolarisation) et la microfinance. C’est à partir de 2006 qu’elle a étendu ses activités au Burkina Faso, puis en 2007 au Niger.

Pourquoi le nom « fondation Strømme » ?

 Strømme est le nom du Pasteur Olav Christian Strømme à qui ses enfants ont voulu rendre hommage pour ses actions de bienfaisance envers les plus démunis en Norvège en créant en 1976 une fondation qui porte son nom.

Quelles sont les missions de la Fondation Strømme ?

Je commencerai par partager la vision de la Fondation Strømme qui est : « Un monde sans pauvreté » autour des valeurs de dignité, de justice et de solidarité.  Sa mission est de « Lutter contre la pauvreté » à travers le renforcement de la société civile et du secteur publique, l’Education inclusive de qualité et l’amélioration des moyens de subsistance.

Quelles sont les valeurs qu’elle défend ?

Comme cité plus haut, la Fondation Strømme entend incarner trois valeurs principales dans sa mission, son personnel, ses procédures et son réseau de partenariat :

• La dignité humaine parce que nous croyons au droit inhérent et inaliénable de chaque être humain et c’est de ça que découlent les autres droits.
• La justice - nous nous efforçons de respecter non seulement les droits légaux, mais aussi les droits sociaux des communautés et des individus en créant une distribution plus juste des ressources et du pouvoir de la société.
• La solidarité - nous nous identifions avec empathie à la détresse des groupes marginalisés et discriminés
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• Quels sont les objectifs de la fondation :

La Fondation Strømme ambitionne de voir les ménages cibles de ces interventions atteindre un standard de vie leur permettant de sortir de la pauvreté. C’est un objectif ultime en lien avec sa mission et ses valeurs, notamment celle de la dignité humaine.  

Quant à ses orientations en lien avec son Plan Stratégique 2019-2023, la Fondation Strømme s’est fixé trois principaux objectifs ou axes d’intervention que sont :

• Objectif thématique 1 : Une société civile et un secteur public forts
• Objectif thématique 2 : Une éducation inclusive et un apprentissage tout au long de la vie pour les groupes marginalisés et défavorisés
• Objectif thématique 3 : Les moyens de subsistance sont renforcés pour les communautés pauvres en milieu rural grâce à des revenus améliorés

 Quelles sont les priorités de la Fondation Strømme au Burkina Faso ?

La Fondation Stromme intervient au Burkina Faso depuis 2006 dans le domaine de l’éducation. Elle contribue de ce fait à relever les indicateurs de l’éducation à travers ses formules d’éducation rapides que sont la Stratégie de Scolarisation Accélérée ou Passerelle (SSA/P) pour les enfants de 9 à 12 ans et la Stratégie de Scolarisation Accélérée 2e formule (SSA2) qui cible les enfants hors école de 13 à 14 ans.

Elle contribue également à l’alphabétisation des adultes et des femmes principalement, grâce à son programme d’alphabétisation active (Apprendre pour Agir)

Quelles sont les activités que vous financez au Burkina Faso ?

Nous finançons des activités d’éducation, de renforcement des capacités de la société civile (appui à la tenue des sessions de redevabilité organisées par les communes) et de réduction de la pauvreté en milieu rural surtout à travers notre programme d’économie inclusive, à savoir EPC et la Stratégie d’Apprentissage Accéléré pour Adolescents et jeunes, communément appelée S3A et axée sur la formation professionnelle.

Comment mobilise-t-on les ressources ?

Le principal bailleur de la Fondation Strømme est l’Agence Norvégienne de développement, à savoir la NORAD. C’est donc le gouvernement norvégien qui finance principalement la Fondation Strømme.  Il y a en plus des fonds que la Fondation Strømme mobilise   en Norvège à travers des activités de markéting, communication.

Au niveau de l’Afrique de l’Ouest, il y a des projets qui sont soumis à d’éventuels bailleurs pour des levées de fonds au niveau local.

Quel bilan faites-vous de votre intervention au Burkina Faso

Le bilan que nous dressons de notre intervention au Burkina Faso de 2006 à nos jours, est très satisfaisant et il est à mettre à l’actif de tous les acteurs depuis les donateurs jusqu’aux communautés bénéficiaires et partenaires de mise en œuvre, en passant par l’Etat burkinabè et les ONGs internationales sœurs.

Au niveau de l’Education nous avons à travers notre formule SSA/P, offert une seconde chance aux nombreux Enfants Hors Ecole (EHE) de retourner à l’école. Ainsi de 2014- 2018, nous avons pu inscrire réellement 13.117 enfants au primaire et pour le plan stratégique en cours on a déjà 13,284 inscrits pour les deux premières années. En outre, le Ministère de l’Education Nationale a approuvé l’ensemble des formules innovantes de scolarisation accélérée que la Fondation Strømme a initiées et cela nous réjouit davantage de constater que plusieurs partenaires les ont adoptées dans un contexte de plus en plus difficile pour notre système éducatif.  

 En ce qui concerne la microfinance, nous avons organisé de 2014 à 2018, 48.055 femmes en 1 960 groupes d’épargne qui ont pu mobiliser un milliard quatre cent quatre-vingt-quatre millions neuf cent soixante et un mille quatorze francs (1 484 961 014) et nous avons ainsi contribué à développer en elles la culture de l’épargne, les former pour réaliser des AGR, les appuyer pour mettre en place des chaines de valeur agricole. Pour le compte des jeunes avec le programme d’appui à l’insertion professionnelle des jeunes, nous avons contribué à créer des centaines d’emplois dans le domaine des petits métiers, notamment dans les domaines agro-pastoral et artisanal)

Votre mot de fin

Je voudrais d’abord vous remercier pour l’opportunité que vous nous avez offerte de parler de notre organisation. Je ne puis m’empêcher de remercier l’ensemble des partenaires de mise en œuvre des opérations de la Fondation Strømme.

Je remercie également notre direction régionale et notre siège pour leur appui constant ainsi que nos bailleurs et l’ensemble des ONGs sœurs au Burkina Faso pour leur collaboration et appui financier.

Je tire mon chapeau au Ministère de l’Education Nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales pour l’accompagnement sans cesse renouvelé à travers le Secrétariat Permanent de la Stratégie de Scolarisation Accélérée/ passerelle.

Au regard de l’engouement et de l’intérêt du gouvernement et des partenaires pour les formules d’Education de la Fondation Strømme, nous ne ménagerons aucun effort dans l’amélioration continue des formules existantes et dans l’innovation pour proposer de nouvelles approches dans l’intérêt de notre système éducatif.

Ives Vital Sawadogo travaille pour l’AFDR depuis Décembre 2010. Arrivé pour suppléer un poste vacant, il a su se montrer au fil des ans comme un travailleur incontournable. Loyal et dévoué, il est aujourd’hui le chargé de programmes. Il est tout le temps au four et au moulin. Il veille pour que le travail se passe dans les respect des normes contractuels avec les différents partenaires. Le mardi 28 septembre 2021, il a accordé une interview à Bulletin Vénégré. Lisez-Plutôt !

                             Sawadogo D Ives Vital. Je suis chargé de programmes AFDR.

Présentez-vous aux internautes du site de l’AFDR et aux lecteurs du Bulletin Vénégré

Je suis Sawadogo D Ives Vital. Je suis chargé de programmes AFDR. Je suis sociologue de formation, spécialisé en gestion des projets.

Racontez-nous comment vous êtes arrivés à l’AFDR

Je suis arrivé en fin 2010. Je suis venu remplacer un coordonnateur du projet de la Stratégie de Scolarisation Accélérée Passerelle (SSA /P) qui avait réussi à un concours et qui était partant.  J’étais là pour le remplacer de fin décembre jusqu’en fin juin 2011. Depuis ce jour je suis à l’AFDR, je suis à ma onzième année maintenant. En plus de ce poste, jusque-là j’ai occupé d’autres responsabilités. De fin 2010 jusqu’en 2015, je suis resté coordonnateur éducation à l’AFDR. A partir de 2015 , j’ai basculé dans les activités de sécurité alimentaire et nutrition où j’ai occupé le poste de  coordonnateur du projet Innovation et Mobilisation pour la Sécurité Alimentaire (IMSA). Depuis 2019, je suis chargé de programmes AFDR.

C’est quoi un chargé de programme ?

En tant que chargé de programmes, tout ce qui se fait au niveau de l’AFDR en terme d’activités en lien avec les projets, j’ai un regard sur ça. Tout ce qui est assurance qualité au niveau de la mise en œuvre de ses projets, c’est moi qui coordonne ces activités. Je m’assure au-delà de l’assurance qualité, je veille à la bonne exécution des projets. Je m’assure que les activités de planification, les exigences contractuelles qu’on a avec les partenaires sont respectées. Je participe aussi à l’écriture des nouveaux projets.

Quelles sont les contraintes liées à votre poste ?

Actuellement à l’AFDR, nous avons quatorze projets. J’ai un droit de regard sur ces projets. La fonction de chargé de programmes est très exigeant et demande de disponibilité et un don de soi. Il faut être proactif et ne pas ménager ces efforts en vue de l’atteinte des résultats.

Quelle est votre plus grande réussite au sein de l’AFDR ?

Ma plus grande réussite, c’est d’avoir contribué à accompagner les femmes qui sont dans les organisations de producteurs et productrices, à améliorer leur pouvoir économique. Vous conviendrez avec moi qu’il n’y a pas mal de contraintes au niveau des communautés qui font que les femmes ont du mal à s’épanouir. Mais avec IMSA, de 2015 à 2020, nous avons accompagné les femmes à mener des activités génératrices de revenus. Ces activités ont permis à ces femmes d’améliorer leur pouvoir économique. On parle au fait d’activités créatrices de richesse. Ces femmes en améliorant leurs capacités économiques, ont pu améliorer les relations de pouvoir au sein de leur ménage et les communautés, également leur accès aux sphères de prise de décision.  C’est ma plus grande réussite d’avoir contribué à cela.

A quoi ressemble votre journée de travail ?

La journée de travail commence à 7h30 et s’arrête à 16h30. C’est théorique. On est obligé d’aller au-delà, pour pouvoir faire le tour des activités pour avoir le pouls de ce qui se passe dans les différents projets. ça demande qu’on aille au-delà des heures règlementaires.

Un mot à l’endroit de nos internautes et lecteurs !

C’est de les inviter à lire nos publications. AFDR s’est engagée à ce que les organisateurs de producteurs et productrices, membres, puissent améliorer leurs conditions socioéconomiques de vie. En lisant vous prendrez de nouvelles informations qu’il y a autour des activités que nous menons. C’est une manière de nous encourager à nous améliorer et à persévérer pour que nous puisons améliorer le quotidien de ces femmes, de ces milliers d’enfants et des populations vulnérables au Burkina.

La campagne agricole 2021 tend vers sa fin. Pendant plus de 3 mois, les agriculteurs ont travaillé d’arrache-pied pour produire les meilleures récoltes. Malheureusement, Ils ont dû faire face aux aléas climatiques. Cette année encore, la pluie a fait défaut à certains moments. Néanmoins, les producteurs et productrices de l’AFDR ont su tirer leur épingle du jeu. Ceci, grâce aux techniques agricoles que l’AFDR leur a enseignées.

Sawadogo Zoénabo  renseigne : « l’AFDR nous a donnés des semences, de l’engrais biologique"

La campagne agricole de l’année 2021 n’a pas été du tout rose. Dans la région du Nord, les pluies n’ont pas été régulières. Les cultures ont fait face à des poches de sécheresse sévères. Malgré tout, les producteurs et productrices de l’AFDR ont pu tirer leur épingle du jeu. Le 28 septembre 2021, l’équipe de communication de l’AFDR est allée constater de visu les réalisations de deux coopératives. Le premier arrêt a eu lieu à Sônh. C’est un village de la commune rurale de Oula. Là, Sawadogo Mahamadi et les siens ont semé deux variétés d’arachides sur 2 hectares. Il s’agit de QH et de Toinwaré. L’ensemencement a eu lieu le 2 août 2021 . « Notre champ d’arachide se porte bien », nous confie fièrement d’emblée de jeu Mahamadi Sawadogo. Il poursuit : « C’est l’AFDR qui nous a donnés les semences. Nos arachides sont différentes de l’arachide locale. Elles résistent mieux à la sécheresse, et produisent plus ».

Ces propos sont corroborés avec l’observation des productions locales d’arachides. Pendant que les arachides (QH et Toinwaré) ont des feuilles vertes, les arachides locales ont les feuilles fanées. C’est la conséquence du manque de pluie. La différence, Sawadogo Mahamadi et sa coopérative ont suivi les consignes de l’AFDR à la lettre. Ils ont semé en suivant des lignes. Ils  ont aussi utilisé l’engrais biologique. Ainsi, sa coopérative espère  récolter 2 tonnes d’arachide cette saison. Juste un peu devant, il y a un champ de Niébé. Sawadogo Zoénabo nous renseigne : « l’AFDR nous a donnés des semences, de l’engrais biologique. » Elle révèle : «  Notre champ se porte bien même avec la sècheresse ».Le niébé semé le 28 juillet 2021 peut être déjà récolté.

La coopérative Lagmtaaba de 18 membres ont semé deux variétés d’arachides sur une superficie de 2 hectares.

De Sônh, le cap est mis sur le village de Ninga. C’est dans la commune rurale de Zogore. Dans ce village, Belem Adama et sa coopérative Lagmtaaba de 18 membres ont semé deux variétés d’arachides sur une superficie de 2 hectares. Il s’agit de la variété Soukeba et la variété Q.H. Pour rentabiliser, «  L’AFDR nous a donnés du fertiplus. C’est de la fumure organique biologique », a confié Belem Adama. La coopérative utilise  aussi l’aflasafe pour combattre les aflatoxines. Formés, les membres de la coopérative savent comment faire les récoltes, comment sécher et comment stocker.

L’arachide et le Niébé sont d’une grande importance pour les producteurs et productrices. Ils leur permettent de nourrir leurs familles, de payer les frais médicaux en cas de maladie. Ils pourront aussi inscrire leurs enfants à l’école. Une fois les récoltes terminées, ces producteurs et productrices se retourneront vers l’AFDR pour l’écoulement avec le partenaire INOFASO.

AFDR, espoir d'un lendemain meilleur!

La campagne agricole est en train de s’achever. Comme chaque saison, nos vaillants producteurs et productrices ont bien mouillé le maillot. Entre les intempéries et les poches de sécheresse, ils n’ont jamais désespéré. Ils ont ainsi semé du maïs, des arachides, du niébé, du mil... Nos techniciens étaient à leur côté pour leur prodiguer les meilleurs conseils. Ceci, pour un meilleur rendement. Ces derniers ont été attentifs et ont bien utilisé les technologies mises à leur disposition.

               Amidou Ouattara, directeur exécutif de l'AFDR

Tout au long de la campagne, les producteurs ont bénéficié de plusieurs appuis . Il y a d’abord la mise à leurs dispositions de semences améliorées. Elles sont adaptées aux terres agricoles des zones. Ensuite, des techniques de laboure ont été enseignées. Ce qui a permis non seulement de favoriser un meilleur rendement, mais aussi permettre aux plants d’accroitre sans problème. Ceci, en dépit des aléas climatiques et des maladies. En plus, les plants ont pu bénéficier de l’engrais organique naturel. En fin, l’utilisation de l’aflasafe a sans doute contribué à lutter efficacement contre les aflatoxines. Ces efforts permettent ainsi d’avoir des récoltes saines et biologiques. C’est l’occasion donc de féliciter l’ensemble des acteurs mais surtout les agricultrices et agriculteurs pour les efforts consentis.

Après les récoltes, nos producteurs feront face à deux défis. Il s‘agit d’une part de la conservation. Là également, l’AFDR sera au côté des producteurs et productrices. Des technologies comme ( les sacs à triples, des silos métalliques…. pour la conservation des produits ). D’autre part, il y a l’écoulement. Mais avant d’y arriver, nous avons un aspect très important. C’est la transformation. Déjà, des membres de nos coopératives ont reçu des formations pour ajouter de la valeur à leurs produits.  Nous avons  par exemple la pâte d’arachide à partir de l’arachide.  Des solutions existent aussi pour l’écoulement des récoltes transformées ou non. Avec l’initiative 2SCALE, les arachides par exemple seront écoulées sans problème. Cela va sans doute contribuer à améliorer les conditions de vie des producteurs.

                             Un champ d'arachides qui résiste aux poches de sécheresse

Comme brossé plus haut , il faut le rappeler, la saison n’a pas été toute rose. Les producteurs ont fait les frais des changements climatiques. Il y a eu des poches de sécheresse. Cela nous interpelle que nous devons encore développer des initiatives de résilience. On ne va pas se fatiguer à recherche des solutions palliatives à cette situation. En attendant, bonne fin de campagne agricole à nos laborieux  producteurs et à nos valeureuses productrices.

AFDR, espoir d’un lendemain meilleur !